Cocteau revendique une pièce d’acteur, « prétexte pour une actrice », écrite non dans la langue mais « dans la voix ».
Le spectacle est présenté dans une mise en scène de Didier Rousselle, classique,minimaliste, au service de l’oeuvre, surprenante et bouleversante.
avec Paule-Emmanuelle Gabarra Chant & Floriane Abhissira Piano
Le féminin omniprésent, la plongée d’une femme en elle-même, elle donne un dernier chant de vie, après une rupture, avant sa mort, au travers d’une conversation ultime avec l’être aimé, coupée par intermittence par une opératrice.
Face-à-face terrifiant avec l’absence, le téléphone devient une « arme effrayante », selon l’auteur, adepte des mythes modernes, la voix s’abandonne au virtuel. Le téléphone est le symptôme d’un monde qui change. Un fil nous tient dans le néant…….
"En écoutant la chanteuse et en regardant la comédienne, on oublie que le texte est chanté, on oublie que la sonnerie du téléphone est jouée par le piano, tant le premier est bien articulé, tant la seconde semble réelle !
Paule-Emmanuelle Gabarra incarne avec vérité et simplicité cette femme torturée par la rupture inévitable... En tant que spectatrice, j'ai totalement ressenti l'émotion de cette femme et ai véritablement été "sous le choc"...
Une très belle performance de la chanteuse magnifiquement portée par la pianiste dont le jeu dévoile aussi toutes les couleurs des sentiments successifs ; un duo bouleversant mis en scène avec justesse et sobriété ! »
C Collineau
La Voix Humaine, une œuvre puissante et originale magnifiquement interprétée par Paule-Emmanuelle Gabarra qui dévoile ici son double talent, à la fois de chanteuse lyrique et d’actrice. Seule sur scène avec une pianiste pendant quelque quarante minutes, elle fait battre le cœur du spectateur au rythme du sien : il respire, aime, pleure et meurt à l’unisson avec elle. Il en ressort profondément bouleversé, choqué, tiraillé entre chagrin et colère, colère contre cet homme qui la fait souffrir sans pitié, colère contre elle aussi qui jamais ne se rebelle. On y croit au point qu’on est presque surpris lorsque après la dernière note entendue et la lumière rallumée, l’on prend conscience que rien de tout cela n’était réel et qu’il ne s’agissait que de création et performance d’artistes. Merci pour ce grand moment d’émotion musicale.
K Bernard